Chapitre 5 : Le rêve africain

Une fois dans la jeep, Bella salua Antoine.

-Comment allez-vous ?

-Vous pouvez me tutoyez, vous savez.

-D’accord. Toi aussi alors … ?

-Ai vostri ordini, Capitano.

(A vos ordres, Capitaine.)

Bella rit. Il avait le don de la mettre de bonne humeur.

- Comment allez-vous, aujourd'hui ? 

-Molto bene adesso che sono qui !

(Très bien maintenant que je suis ici !)

-Alors tout va bien, c’est parfait ! s’exclama le jeune homme.

D’un tour de clé, il démarra le 4x4.

-Dis-moi, commença t’il, où habites-tu ?

Ils avaient convenu que quoi qu’ils demandent, l’autre devait l’arrêter si c’était trop indiscret. A cette question, Bella ne voyait pas pourquoi ne pas répondre.

-A New-York, en colloc’ avec mon frère et ma meilleure amie.

-Ils s’entendent bien ?

-Ils sortent ensemble !

-Oh, ça facilite les choses alors !

Ils continuèrent à bavarder gaiment tout en observant les animaux sauvages.

*********************

TRES IMPORTANT, A ECOUTER A PARTIR D'ICI

La journée passa à une vitesse surhumaine, et les suivantes aussi. Et plus le temps passait, plus Bella avait l’impression de se rapprocher d’Antoine, de beaucoup l’aimer. Cela semblait réciproque … Peut être que Bella l’aimait plus que d’amitié. Peut être l’aimait-elle d’amour.

Aujourd’hui était le 7^ème jour. Voilà que le soleil allait bientôt se coucher, et Antoine l’emmena du côté des lions – c’était, décidément, leur endroit préféré.

Dans la quiétude de ce début de soirée, les deux jeunes gens se posèrent sur leur petite nappe, dans la brousse. Une lionne et un lion, face à eux, se câlinaient doucement.

Bella souffla légèrement.

-Ils en ont de la chance, d’avoir quelqu’un qui les aime …

Elle sentit Antoine se raidir à côté d’elle. Il posa sa main sur la sienne et commença.

-Bella, je …

A son tour, elle se raidit. Son instinct lui disait comment tout cela allait se passer ; la déclaration, l’embrassade, l’amour … Ce n’était pas qu’elle ne le voulait pas – au contraire – mais elle savait qu’elle devrait rentrer à New-York tôt ou tard, que ce serait trop dur.

Alors, doucement, elle se retourna vers le visage de l’ange aux yeux bleus, à quelques millimètres du sien. Avec un terrible effort, elle contra.

-Antoine, se serait trop compliqu …

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase. Il lui posa le doigt sur la bouche, tendrement.

-Il n’y a pas de honte à préférer le bonheur … répondit-il.

Ces merveilleuses journées lui en avait presque fait oublier Edward.

Mais depuis désormais quelques jours, ses nuits étaient peuplées de deux hommes ; son guide, et lui. A chaque fois, c’était le même cirque : elle devait choisir entre les deux, et choisissait Edward. Mais là, tout était remis en question. Il y avait en cet homme quelque chose que son voisin n’aurait jamais Ses rêves étaient des leurres dans son esprits.

Elle sut qu’Antoine disait vrai. Il était si différent de tout ce qu’elle connaissait.

Tellement doux, gentil, calme. Il était le remède contre ses blessures, son remède pour oublier. Alors elle s’abandonna à lui, lui offrit tout ce qu’elle avait.

Enfin, elle avait retrouvé la paix.

Ils s’aimèrent toute la nuit. Comme deux personnes qui s’aiment d’un amour pur et simple, sans éléments superficiels. Comme deux personnes heureuses.